Manifeste

Je vis pour l’porn, la vérité à nue
J’bande pour des gosses, violés, frappés, vendus
Et malgré ça j’gerbe sur les crimes mesquins
Des guerres, du beauf’ qui tire sur son voisin

Je hais l’médiocre, le moyen, le vulgaire
Dominique A, Néri, M, La Tordue, Sinclair
(Et puis, tant d’autres qui n’riment pas et qui pourtant auront des subventions et la faveur de la critique ou bien l’argent des producteurs et les faveurs du grand public)
Quant à choisir Mesrine ou Cyrano
Je prends Lacenaire, assassin, mégalo

Refrain :

J’voudrais crever, crever
Pour tout linceul, un drapeau noir
J’voudrais crever, crever
J’le r’peindrais en bleu, blanc, rouge
J’aime pas l’noir (x3)

Et à Pékin, j’s’rais sans doute interdit
Chantant les louanges d’la démocratie
Ce beau système qui a su créer
La Star Ac’, Mickaël Youn, Le Pen, ED l’épicier

Mais j’suis ici et j’vois les jeunes clochards
La guerre du Golfe, le tiers monde, les mitards
Et m’sieur Dupont votant pour son confort
Marchant vers l’urne en piétinant les morts

Refrain

Partout l’opinion piétine la Vérité
J’entends jamais une phrase qui ne soit préjugés
Mais j’vois des moutons fiers de leurs lieux communs
Croyant savoir penser quand ils suivent comme des chiens

Je hais cette jeunesse qui bosse pour réussir
Les Sarko-Chevènement qui vivent pour interdire
Triomphe Bêtise, la presse est à tes pieds
Hommes vous êtes pire que nuls, vous êtes petits et laids (Et moi, moi, j’veux être Grand et Beau)

Refrain

J’encule tous les ultra violents grégaires
Black block, skin-heads, caillera, ou militaires
Qui veulent nous faire croire que c’est en tapant
Qu’on s’ra p’t-être morts, mais plus intelligents

J’encule tous ceux qui peuvent pas les sacquer
Leur seule philosophie, c’est la lâcheté
Et j’sais d’quoi j’parle, c’est pour ça qu’je survis
Car seule la peur d’la mort compense le dégoût d’la vie

Refrain : (Variante : J’le r’peindrais en violet, couleur du chakra coronal …)

Je crois en l’art, et même en la culture
J’ai beaucoup d’mal ‘vec les cons purs et durs
Presqu’autant qu’avec ceux qui trouvent que l’art ça fait bien
Comme sujet d’discussion dans un dîner mondain

Mais c’est pas une caresse, c’est un poing dans la gueule
Pas un bon r’pas, un Mac Do’ qu’on dégueule
Sade ou Van Gogh voulaient pas faire « jeuli »
Comme les Bérus, y poussaient juste un cri

Refrain

Quant j’vois des pauvres incultes, bêtes et bornés
J’suis à deux doigts d’m’inscrire à l’UMP
Arrive Sarko, sa matraque à la main
Et j’me sauve en courant, bordel, l’homme est crétin

Je sais, je sais, je r’ssors tous les poncifs
Céline, Choron ou Nietzsche, pourquoi pas Pif ?
Que j’suis dérisoire en chanteur pas content
Mais l’homme, Dieu, la vie, sont dérisoires également

Refrain : (Variante : J’le r’peindrais avec une croix gammée …)

J’emmerde tous ceux qu’aim’ront pas cette chanson
J’emmerde aussi tous ceux qui l’aim’ront
T’es d’accord avec moi ? Tant mieux pour toi
Mais moi j’s’rai jamais, jamais d’accord avec toi

J’déteste tout le monde et plus j’regarde mon chien
Plus j’le déteste aussi, je sais, c’est pas humain
Et si j’survis, c’est pour Martin Eden
Parc’que si l’homme c’est vous, là, ça vaut plus la peine

 

Tag ta reum

Le rêve, le rêve
Être le roi d’la cité
Vendre de la peudo, gagner des keuss sans bosser

Le rêve, le rêve
Pour me faire respecter
Avoir un gros flingos et une BMW

Le rêve, le rêve
C’est d’niquer ma cousine
Le cul dans les poubelles, au fond d’un Burger King

Le rêve, le rêve
C’est d’baiser mes paincos
En leur dealant du teush ou des autoradios

Le rêve, le rêve
Ce s’rait d’être un artiste
En gueulant « Pump it up » : c’est génial la musique

Le rêve, le rêve
Être faignant et con
Et tirer les gonzesses, et gagner du poignon

Pourri, parfait, prêt pour faire un hit

Un mic’ sans fil et des Nike sans lacets
Tu singes les amerloques et pour le clip ça le fait
Pour la promo ? On tape à gauche à fond
Rien de plus facile que d’embrouiller ces bouffons
Tu leur dis juste : « Vous, vous êtes mieux qu’la droite »
Y jouissent dans leurs culottes et tes ventes sont dans la boîte
À Télérama, ces bourges croient qu’rebelle
Ça rime toujours ‘vec bonne conscience consensuelle
Mais tant qu’ton rêve c’est d’passer à la télé
Tu dérang’ras personne, donc tu pass’ras à la télé
Tant qu’ton rêve c’est d’gagner du poignon
Tu dérang’ras personne, donc tu gagn’ras du poignon
En plus tes p’tits frères, rêvant un jour d’être toi
Ferm’ront leurs gueules et march’ront gentiment au pas

T’es con comme tes pieds ?
Subversif comme une chanson de Sergent Garcia contre la guerre du Golfe ?
Ton seul rêve c’est d’rouler en BM dans les rues de Marseille
Ou en Benz Benz Benz dans les rues de Saint-Denis ?
Allez va ! Cause toujours, tu m’intéresses !

 

War in the Gulf : The Song

Regarde à la télé la super info
24 heures sur 24, t’as l’jeu vidéo
Michel Chevalet t’explique toute la technique
Des Scud chimiques, au nucléaire tactique

Regarde l’avion qui décolle là-bas
Y va traiter son objectif – houlalala !
Avec son guidage laser y peut viser
La moustache de Saddam et lui épiler

Refrain :

Mais toi t’as les tripes à l’air (Crever !)
Alors les mouches et les vers (Crever !)
Bouf’rons tes yeux, tes viscères (Crever !)
Mais y’a l’soleil dans l’désert (Bronzer !)

Regarde dans la presse les supers intellos
T’expliquer que demain s’ra l’jour le plus beau
Qu’votre réservoir, bientôt vous l’remplirez
D’droit international sans plomb pour rouler

Qu’le nouvel ordre mondial aura vaincu
Qu’Saddam s’ra mort et Bush à coup sûr réélu
Qu’le monde s’ra paix, rire, amour, fête et joie
Et qu’Israël pourra prouver sa bonne foi

Refrain

Regarde dans le pays la super rétro
Comme en quatorze, la droite, les socialos
Nous font l’union sacrée, le p’tit cheval blanc
Tout l’monde derrière et la patrie devant

Regarde les munichois traîtres, les pacifistes
Du satrape Saddam sûr qu’ils sont tous les complices
Heureusement qu’sur les bateaux y’a les conscrits
Qu’ont répondu « Oui ! » à l’appel d’la patrie :

Hardi, hardi, petit marin
Il est cinq heures prends ton canon
Hardi, hardi, petit marin
C’est l’heure de buter l’irakien

Hardi, hardi, petit marin
Sois un homme signe, deviens soldat
Hardi, hardi, petit marin
Tu sais pas écrire ? Fais une croix !

Hardi, hardi, petit marin
T’auras des médailles mieux qu’des pin’s
Hardi, hardi, petit marin
Voilà un homme diront les filles

Hardi, hardi, petit marin
T’as vu, revu tous les Rambo
Hardi, hardi, petit marin
A ton tour de jouer les héros

Hardi, hardi, petit marin
Tuer c’est pas bien, c’est interdit
Hardi, hardi, petit marin
Profites-en, c’est pour la patrie

Hardi, hardi, petit marin
Les ratonnades bon pied, bon oeil
Hardi, hardi, petit marin
Ça va te rap’ler Argenteuil

Hardi, hardi, petit marin
Il est cinq heures prends ton canon
Hardi, hardi, petit marin
C’est l’heure de buter l’irakien

Refrain

 

Métaphysique et putes au ventre mou

Ce matin j’me suis l’vé, pas bien du tout, c’est l’heure d’la quête
Du sens métaphysique, pourquoi t’es là mon p’tit Vaquette ?
Et là, j’sais pas pourquoi, j’ai pensé à Lacenaire
Pat’ Bateman, Grégory, à cette phrase de Schaefer :
Écrase bébé, repasse le chat, pends la pute et r’garde-la pourrir

J’suis allé voir un d’mes copains neudski : « Alors le sens ?
Est-il dans les coups d’barre, dans l’ultra violence pour la France ? »
Y m’dit « J’ai bien changé, maint’nant j’crois en l’amour »
Moi, j’ai gerbé, malade, et promis dès mon r’tour :
J’écrase bébé, je r’passe le chat, j’pends la pute et j’la r’garde pourrir

Ma sœur m’a dit « P’tit frère, tu d’vrais t’ranger, trouver une femme
Avoir des gosses, une famille, un foyer, ranger tes armes »
J’lui dit « Des gosses, j’en rêve, j’pourrai les torturer
Eh ! T’entends pas cette voix qu’arrête pas de m’crier :
Écrase bébé, repasse le chat, pends la pute et r’garde-la pourrir ? »

Kouchner m’a dit « Aide donc les hommes », un prêtre « Le sens est en Dieu »
Une copine un peu niaise « La vie passe juste, faut être heureux »
J’les ai finis ensemble à la scie à métaux, découpant avec « l’autre » qui m’chuchotait dans l’dos :
Écrase bébé, repasse le chat, pends la pute et r’garde-la pourrir

Mon papa m’a dit « Réussis dans la vie, sois un homme mon fils, le sens est social
"L’idée du monde l’emporte sur tout à vingt ans", écoute Stendhal »
Comme il avait raison, j’ai sorti mon rasoir
Un parricide sanglant c’est à coup sûr la gloire :
Écrase bébé, repasse le chat, pends la pute et r’garde-la pourrir

J’suis comme un fou dans cette taule, tel un tigre en cage je tourne
En manque de sang, je souffre, je pense à Sade, j’attends qu’on m’ouvre
Mais dès qu’je sors, promis, je frappe, je tue, je viole
Je torture et je jouis, j’me fais toute une école :
J’écrase bébé, je r’passe le chat, j’pends la pute et j’la r’garde pourrir

 

Estival de printemps

Je reviens c’matin d’l’étranger
Où j’ai passé mon mois d’été
Dans toute la région c’est super
J’ai fait des rencontres du tonnerre
J’me suis fait plein d’nouveaux copains
On s’est marrés, ça fait du bien
Promis, on n’oubliera jamais
Tout c’qu’on s’est dit, tout c’qu’on a fait
Ent’ nous à la mort, à la vie
C’est pourquoi aujourd’hui j’vous dis :
Merci (x3)

À toi la serbe que j’ai aimée
Qui sous mes coups d’reins a crié
Ô j’ai bien vu dans tes yeux verts
Qu’entre tous c’est moi qu’tu préfères
Pourtant les musulmans bosniaques
Quand y perdent pas, y sont d’attaque
Et n’eût été tous ces corps d’hommes
Qui t’ont baisée, « Salope ! T’es bonne ! »
J’aurais pu dev’nir ton mari
C’est pourquoi aujourd’hui j’te dis :
Merci (x3)

À vous tous mes copains croates
Avec qui j’ai joué d’la matraque
Sur la tête des opposants
C’était sympa, plutôt marrant
On a marave les étrangers
Et l’été prochain, c’est juré
Vous v’nez chez moi à Montfermeil
Sur les bougnoules, on f’ra pareil
À jamais nous voilà amis
C’est pourquoi aujourd’hui j’vous dis :
Merci (x3)

À toi le serbe super sympa
Avec qui j’ai bu d’la rakia
Biture à donf’, discussion d’hommes
Sur l’armée, les femmes, le football
T’es pour Belgrade, moi pour Marseille
Tu votes Arkan et moi Le Pen
Mais malgré ces p’tites différences
Une amitié virile et franche
Nous unit maint’nant c’est ainsi
C’est pourquoi aujourd’hui j’te dis :
Merci (x3)

À toi le musulman très riche
Qu’on a frappé puis brûlé vif
À ta femme croate qu’a bon goût
D’avoir meublé si bien chez vous
Qu’on a pas pu s’en empêcher
On a pouilla et rien laissé
Moi, j’ai pris des nains en plastique
Un magnétoscope et une cuite
J’ai embarqué des jouets pour l’p’tit
C’est pourquoi aujourd’hui j’te dis :
Merci (A Lib)

 

Éducation sentimentale

P’tit enfant, très content, y va bien s’amuser,
Pour Noël, sa maman, elle lui a ach’té
Un Big Jim, très viril, entièr’ment armé

Y prend sa poupée Barbie, lui arrache les ovaires
La tête dans la « Vache qui rit », il la prend par derrière
L’empale sur son critérium, « Dis-moi qu’t’aimes ça putain ! »
Prend la boîte d’allumettes, lui fait fondre les deux seins

Refrain :

Coups dans les couilles, et œil arraché
Tesson dans l’cul, on va bien rigoler
Les tripes à l’air, cotillons, serpentins
On s’amuse, on rigole, on lui coupe les deux mains

P’tit enfant, très content, y va bien s’amuser,
Sexy clip, les crados, tout ça c’est dépassé (NB : Version originale, 1988)
Pour le fun, à vingt heures, y regarde le JT

Fait divers, Israël, Tsahal tombe sur un beur :
« A g’noux, lèche-nous les Rangers, t’es qu’un raton … laveur »
Y’a d’l’humour, de l’action, du sport et d’la gaîté
Allez vas-y Virenque ! Fais tourner, fais tourner (Nb : Version 2000)

Refrain

P’tit enfant, très content, y va bien s’amuser
‘vec sa bande, ses copains, dans la cour de récré
Comme Rambo, le balèze, qui passe chez Dorothée (Nb : Version originale, 1988. En fait, j’ai appris plus tard que « mon Rambo » s’appelait « Ken le survivant »…)

Eh ! Franck ! Tu fais l’communiste, on joue à la gégène
Y pédale comme un fou, mais à 200 volts y peine
Alors Franck avoue tout : « J’ai pas le droit d’me salir »
Changement d’jeu, dans la boue, y fait l’rôle du martyr

Refrain

P’tit enfant très content, y va bien s’amuser
Pour vingt billes, trois calots, Thierry lui a prêté
Son p’tit frère, le myopathe, pendant toute la journée

Il invente un nouveau jeu, le steeple-chase… roulante
Mais Steph’ gagne, c’est normal, lui y s’fout d’sa grand-tante
Puis y vont à la piscine, mais l’myopathe veut plus jouer
« Comment ça ? Qu’est-c’tu dis ? Glou-glou, c’est pas français ! »

Refrain

 

Décidément Vaquette est d'extrême gauche

Refrain :

Vive la bière, la Baston et vive Le Pen (x2)
Oï ! Oï !
Il faut boire (x3) et frapper
Il faut boire (x2) et voter

Réjouis-toi ami con qui pense « Vaquette, facho ! »
Aujourd’hui j’avoue tout, Le Pen est mon héros
Au r’frain, j’chant’rai d’la « Oï », au couplet, j’vomirai
Sur ceux qui à sa vue seule, poussent des cris d’orfraie

Qui gueulent avec les chiens « Le Pen, ordure ! salaud ! »
Et sûrs d’être des rebelles, retournent, beaufs, au boulot
Comme s’il était la cause, et pas la conséquence
Du chômage, des banlieues, et du racisme en France

Refrain

J’aime pas les demi-m’sures, les tièdes, les modérés
Je préfère Evil Skin à Solaar, désolé
J’aime pas les gentilles gens, par peur d’un extrémisme
Qui en cautionnent un autre, libéral, mondialiste

Le Pen a le même rôle pour l’système dominant
Que l’bougnoule pour Le Pen, le rôle du grand méchant
La presse exhibe au peuple Le Pen au pilori
Ça marche, le peuple a peur, et vote Jacques Chirac
(Texte original : « …et vote World Company » – la chanson a été écrite en 1994)

Refrain

J’aime pas les journaleux néo-totalitaires
Qui, pour vingt plaques par mois, t’disent quoi penser, quoi faire
Qui t’condamnent pour une vanne nulle, un mauvais jeu de mot
Mais qu’la guerre du Golfe, les lois Pasqua gênent pas trop

Qui t’expliquent que l’chômage ou l’insécurité
Personne n’est responsable, c’est la fatalité
Et au prol’ à qui on pouille trois fois sa voiture
Si tu votes Jean-Marie, t’es vraiment une ordure

Refrain

En plus je suis natio’, j’aime Claudel et Paris
Perret, Godard, le Graves, Boulez, Marie Curie
Et pas Michael Jackson, le Coca-hamburger
Disneyland à Paris, Stallone et Rick Hunter

En plus je suis réac’, je crois pas que tout se vaut
Que le but de la vie, c’est d’gagner au loto
Qu’être médiocre et feignant soit l’chemin du bonheur
Et que c’qui est facile, puisse avoir d’la valeur

Refrain

Attention j’oublie pas pa’c’que j’suis pas trop con
Que dès qui s’ra élu, moi j’irai en prison
Mais que les droitdlhommiens qui me font la morale
Gard’ront leur bonne conscience, leur vie rangée, banale

Tout ça c’est pas nouveau, Dostoïevski m’l’a dit
(« Le manque d’originalité, de tous temps et en tous pays, a passé pour la première qualité [...] un pour cent, tout au plus, a toujours pensé et pense encore autrement. »)
Il n’y a que deux types d’hommes quels que soient les partis
Ceux, trop rares, qui sont contre tout, contre tous et tout l’temps
Et les autres qui d’bonne foi, sont toujours dans l’bon camp

Refrain

 

C'est pas comme ça que tu réussiras dans la vie mon p'tit Vaquette

Mon Dieu, mon Dieu, je f’rai pas show-business
Plutôt nègre à Vitrolles, ou yuppie en Ardèche
Mon Dieu, mon Dieu, j’f’rai pas d’dîner mondain
Disant « Bonjour chéri ! », pensant « Salut crétin »

Mon Dieu, mon Dieu, comment perdre une soirée
En numéros de table, en lieux communs branchés ?
Mon Dieu, mon Dieu, alors qu’j’peux lire Guitry
Pourquoi j’perdrais mon temps ‘vec des ring’s sans esprit

Mon Dieu, mon Dieu, pas b’soin d’être alcoolique
Mondain ou névrosé, pour me la jouer « Artiste ! »
Mon Dieu, mon Dieu, moi je préfère bosser
Que d’chialer chez mon psy, d’me saouler au troquet

Mon Dieu, mon Dieu, j’me tap’rai pas des vieilles
Ou alors à coups d’barre, pa’c’que ça, c’est obscène
Mon Dieu, mon Dieu, pour Noël j’ai choisi
J’veux un attaché-case, un costume Armani

Mon Dieu, mon Dieu, « Ouais! j’ai une heure de r’tard !
T’es trop sérieux Vaquette ! Sois cool ! Reprends à boire ! »
Mon Dieu, mon Dieu, trouve toi un vrai métier
Fais « Bla-bla » show-business, dans quinze jours t’es viré

Mon Dieu, mon Dieu, je s’rai pas d’une coterie
Franc-mac’, Juif ou pédé, même par mauvaise esprit
Mon Dieu, mon Dieu, l’talent ça sert à quoi?
Si la seule chose qui compte c’est « J’t’ai vu au Banana’ ? »

Mon Dieu, mon Dieu, de Toi, tu veux douter ?
Va faire un tour au Flore, là, tout est Vanité
Mon Dieu, mon Dieu, j’ai pas l’Amour chrétien
Y sont pas Ton image, mais l’image du Grand Rien

Mon Dieu, mon Dieu, moi, j’crois toujours en l’Art
Mais eux c’est des cochons, imposteurs et barbares
Mon Dieu, mon Dieu, après les avoir tués
Y chialent « Ferré, j’adore ; Vian ? C’est moi qui l’ai fait »

Mon Dieu, mon Dieu, moi j’veux êt’ Grand et Beau
Et pas petit et laid, papotant en troupeau
Mon Dieu, mon Dieu, c’est comme quand j’étais p’tit
J’veux êt’ seul dans mon coin, à écrire mes conneries

 

Le Dernier des Hommes (ou Le Grand Mépris)

Putain faudrait changer l’monde, mais on n’y peut rien, c’est comme ça
La loi est la même pour tous, tu t’rends compte si tout l’monde fait ça
J’suis d’accord, j’ai une vie d’merde, mais c’est d’la faute à la télé
Au méchant système, aux riches, aux pauvres, aux immigrés

Je suis un gros con (x8)

Je suis fonctionnaire, concierge, flic ou avocat d’la LICRA
Faire chier est mon seul bonheur, le règlement est mon seul roi
Si tu l’suis pas à la lettre, j’te dénonce, j’te fais un procès
Et quand tu viens t’plaindre, à seize heures pile, j’ferme mon guichet

Je suis un gros con (x8)

J’suis pour la démocratie, mais j’suis cont’ l’élection du F.I.S
Je suis pour la résistance, mais je suis contre les terroristes
J’ai des idées, j’pense, je lis Le Monde, Télérama
Je répète c’qu’y disent, c’est génial, y pensent tout comme moi !

Je suis un gros con (x8)

Moi, je suis vach’ment malin, j’achète toujours où c’est moins cher
Et en plus je négocie, je suis le roi des bonnes affaires
Comme ça j’pouvais ach’ter plus, maint’nant j’ai du mal à bouffer
Pour baisser ses prix, l’patron, salaud, m’a licencié

Je suis un gros con (x8)

Je dis: Pas de liberté pour les ennemis d’la liberté
Les flics faut les tabasser, les militaires les fusiller
L’étoile jaune pour les racistes, les chambres à gaz pour les aryens
Pa’c’que j’ai raison, la fin justifie les moyens

Je suis un gros con (x8)

J’ai pas honte de c’que j’écris, même si c’est sûr j’préfère Vaquette
Mais c’que demande le public, je lui donne parc’que je l’respecte
Bien sûr, j’pourrais dire des trucs mais y boivent, y comprendraient pas
P’is ça fait un siècle qu’on écrit des chansons comme ça

Je suis un gros con (x8)

Ouais putain t’es trop gavant, j’vais pas m’faire chier à fignoler
Personne s’en apercevra, p’is c’est fatiguant d’travailler
Bon d’accord, j’suis pas l’meilleur, mais eh ! si j’ai pas réussi
C’est d’la faute aux autres, j’ai jamais eu d’chance dans la vie

Je suis un gros con (x8)

Un artiste est un artiste quand il a transformé l’public
Sade maint’nant c’est d’la culture, avant, c’était pornographique
Les Bérus, ce n’est pas d’l’art, je préfère cent fois La Tordue
Vaquette ça s’rait bien si y parlait un peu moins d’cul

Je suis un gros con (x8)

Vaquette, c’que tu fais c’est bien, j’te soutiens y faut continuer
Ton ennemi c’est la bêtise, c’est vach’ment fort, c’est hyper chié
Moi, j’comprends, mais les autres pas, et si tu veux t’faire un public
Faudrait être plus simple, moins intello, plus didactique

Je suis un gros con (x8)

Vaquette, c’que tu fais c’est bien, j’te soutiens y faut continuer
Mais raquer pour ton CD, déconne pas je peux l’graver
Dix euros c’est vach’ment reuch’, j’ai juste assez pour mes huit demis
Mes deux paquets d’clopes, mes capotes, et puis mon teuchi

Je suis un gros con (x8)

Vaquette, c’que tu fais c’est bien, j’te soutiens y faut continuer
Mais dans ma radio, ma salle, mon journal, j’peux pas t’faire passer
C’est pas d’la censure, pas d’la lâch’té, j’suis sûr que tu m’comprends
J’fais ça pour ton bien, pour t’éviter des embêtements

Je suis un gros con (x8)

Vaquette, c’que tu fais c’est bien, j’te soutiens y faut continuer
Quand tu provoques les bourgeois, les flics, les faf’s ou les curés
Mais quand tu tapes sur la gauche, les anars, les punks, la LICRA
Ça c’est ambigu, limite fasciste, et j’comprends pas

Je suis un gros con (x8)

Vaquette, c’que tu fais c’est bien, j’te soutiens y faut continuer
T’as raison tape sur tout l’monde, on les encule, tous des pédés
Grâce à toi, j’me sens d’jà mieux, et c’soir, je sais qu’j’vais bien dormir
Sûr d’êt’ Grand et Beau, et qu’les autres sont tous à vomir

Je suis (pas) un gros con (x8)

J’suis Vaquette, j’méprise tout l’monde, je vomis mes contemporains
Quand j’dis j’veux êt’ Grand et Beau, je jouis, frimer ça fait du bien
J’crois en rien, j’veux rien, sauf de vieillir et d’parfaire le tableau
D’être chiant comme Philippe Val, imposteur, parjure, comme Renaud

Je suis un gros con (x8)