Encyclique
aux Fidèles du Grand Mythe Vaquettien


Ami-camarade adorateur du Grand Mythe Vaquettien,

Nous en étions restés où, nous, lors de notre dernière Bulle, la 27ème du nom ? Ah oui ! je sais, je cite : "Mais je m’emballe car je n’ai rien écrit encore, à peine terminé-je la phase d’apprentissage technique, mais tout de même avec quelques réussites et pas mal d’avance sur le planning que je m’étais fixé (oui, parce que c’est décidé, je vais vous faire du hip-hop, pour de vrai, vous êtes prévenus) (...) J’en suis à l’instant terriblement angoissant où je vais très bientôt commencer à ordonner le (peut-être même les) millier(s) de pages de notes (même si ce travail d’ordonnancement a déjà grandement débuté dans ma tête) pour en faire des chansons, enfin, des truc avec des mots et de la musique, et puis j’espère aussi de l’intelligence, de la radicalité et de l’ambition."
Nous étions en décembre. Et là, alors que je me disais que, bon, quitte à jouer au hip-hop, la moindre des choses était de suivre les règles du jeu, en me le appropriant bien sûr, en les détournant, en les distanciant, à commencer par celle qui exige, semble-t-il, qu’un album de rap commence par une intro sur le mode "po ! po ! je suis de retour dans la place !", oui donc, alors que je me disais qu’il serait judicieux que je pense à une intro pour mon CD, ladite intro est sortie d’un jet, paroles et musiques, presque malgré moi, du moins en dehors du calendrier que je m’étais fixé. Ça a été, strictement, une catharsis. J’ai exsudé violemment, brutalement (ça s’entend à l’écoute, faut-il croire…) toutes ces dernières années que j’ai mal (c’est une litote) vécues, passées à ne pas écrire et à me demander si j’en serai encore capable. Voilà pour le premier effet Kiss cool (l’effet cathartique), le deuxième, c’est que ça a clairement mis fin à la phase de maturation et d’apprentissage préalable à l’écriture, que ça m’a fait me rendre compte que j’étais prêt à attaquer pratiquement mon "Crevez tous" et qu’il était donc désormais inutile d’indéfiniment tergiverser avant de me mettre au travail. Bref, alors que j’achevais mon long échauffement en songeant qu’il serait peut-être temps de mettre un pied dans l’eau, j’ai plongé, ou je suis tombé malgré moi dans la piscine, je ne suis pas bien certain de discerner la part de volonté et d’inconscient dans ce "passage à l’acte", mais bon, toujours est-il que j’ai écrit très rapidement ce "Crève Vaquette" (l’intro en question, pour les quelques-uns qui se sentent une âme de psy et qui conséquemment suivent encore). Vous pouvez l’écouter (et lire le texte) sur www.crevez-tous.com (vous trouverez toutes les infos plus précisément dans la colonne de droite).
Là-dessus, je l’ai testé auprès de quelques oreilles aventurières et les résultats ont été on ne peut plus ragaillardissants. Ma maman, pour la première fois de sa vie, a férocement détesté mon travail : la pauvre, ça l’a effondrée de désormais posséder la certitude, mieux, la preuve tangible, que son fils adoré ne réussira jamais dans la vie (oui, car de l’avis général, ce n’est guère commercial – il paraît que ce n’est rien de le dire). Quant à mon coiffeur, la scène fut cocasse, il l’a passé dans son salon et la dizaine de personnes alors présentes sont sorties avant la fin du morceau qui pourtant ne dure que deux minutes (je vous jure que c’est vrai). Évidemment, j’attends avec une impatience non dissimulée votre avis sur la question (n’hésitez pas écouter ça fort et sur de bonnes enceintes, je crois que le son en vaut vraiment la peine – oui, oui, nous sommes loin de la qualité sonore déplorable de mes précédents enregistrements).
Ragaillardi, donc, j’ai fait le tri dans mes notes, isolé vingt thèmes de chansons (je vous renvoie de nouveau à la colonne de droite), en ai choisi un plus ou moins au hasard et me suis lancé pour de vrai dans l’aventure merveilleuse de mon "Crevez tous" ("Crève Vaquette" n’étant qu’un objet, non pas anecdotique, surtout pas, mais assurément atypique tant dans sa, disons, "méthodologie créative" que dans le résultat final). Au début, beurk, crache, crache, Dieu que ça a été pénible, laborieux même (c’est ça, laborieux, c’est le bon mot), l’impression d’aller à l’usine, avec des horaires fixes et une seule envie, comme à l’école lorsqu’on est petit, celle de sécher et d’attendre à défaut la sortie des classes. Mais malgré tout, ça avançait, mieux, ça avançait bien, très bien même, et je me disais, bah ! tant pis, après tout, ça ne m’était véritablement jamais arrivé de travailler comme ça, mais s’il faut "payer" pour "produire" du bon, et bien soit, payons. Et puis, peu à peu, la qualité du résultat aidant, l’enthousiasme est revenu, est avec lui, le génie – comme quoi le génie, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas (c’est le Bac en ce moment les enfants, notez cette citation, c’est sûr que ça vous vaudra un 19 à l’épreuve de français – non ?)
Oui donc, la première nouvelle que j’ai à vous annoncer dans cette Encyclique est celle-ci : le génie m’a de nouveau visité. Et vous savez quoi ? Ce n’est pas même de l’humour ou de la provocation, je suis très sérieux, enfin, autant que je peux l’être, et, quant au fond, je suis certain de mon coup. D’ailleurs, le sentiment que j’ai ressenti en achevant cette "Conjuration de la peur" (le morceau en question, donc, qui dure au final 32 minutes – une fois encore je vous renvoie à la colonne de droite) a été à la fois exactement le même que celui que j’ai eu en achevant il y a onze ans "J’veux être Grand et Beau", celui de me dire que ça ne plaira à (pratiquement) personne mais que je devais écrire cela, mieux, que j’y avais mis le meilleur de moi-même, je veux dire que je ne pouvais pas écrire mieux, à cet instant, tant d’un point de vue technique que de celui de la sincérité, de l’envie et, donc, du devoir, et puis, dans le même temps, le sentiment exactement contraire de celui que j’avais connu à l’époque tant je n’ai eu cette fois quasiment aucun doute (quant au résultat bien sûr, parce qu’évidemment j’ai connu le doute en l’écrivant, et surtout, surtout avant…)
La deuxième nouvelle que j’ai à vous annoncer, c’est que, putain, ça fait du bien.
La troisième, c’est que rétrospectivement (je jure que c’est vrai, tout sauf une excuse a posteriori), je suis à présent certain que j’avais réellement besoin de tout ce temps de maturation (ne serait-ce que pour maîtriser les techniques propres au hip-hop, à l’électro… et que je ne connaissais pas du tout avant de m’y pencher) qui m’a souvent semblé (et peut-être à vous aussi) du temps de perdu. Plus tôt, je n’aurais pas pu ou su écrire ça (ne vous avais-je pas cité Nietzsche il y a quelques mois ? "L'heure les presse, et à cause de cela ils te pressent (mais) ce qui se passe dans les puits profonds se fait lentement : on doit attendre longtemps pour savoir ce qui est tombé dans leurs fonds" – no comment.) D’ailleurs, c’est en partie pour cette raison que le début du travail (la partie que je qualifiais plus haut de laborieuse) a été si bizarre : parce que je m’attendais à chercher beaucoup, à me poser plein de questions, et non, il m’a suffi de me fixer des horaires, et, le "travail" ayant été tellement mûri en amont, que c’est sorti, comme ça, comme une évidence, parce qu’il était déjà entièrement présent dans ma tête et qu’il ne "suffisait plus" que de, pratiquement, le réaliser, de le "fabriquer", laborieusement, donc.
La quatrième nouvelle que j’ai à vous annoncer est que j'ai le sentiment d'avoir trouvé ce que je cherchais, ce que je rêvais de trouver depuis plus de dix ans : un discours structuré ("philosophique" si vous voulez) sur de la musique. Ce n’est pas du Ferré ni du Costes, mais, comme eux, je crois que je suis en train de trouver ma forme spécifique, personnelle, en "cassant" les codes de la chanson traditionnelle. Un peu comme si j’avais réussi à marier "J’veux être Grand et Beau" avec "Je suis un gros con", s'il vous faut vraiment des analogies portnawakesque pour me comprendre. Je vais même tout vous avouer, sans pudeur, sans volonté de dissimuler mes ridicules ni même mes "secrets de fabrication". Lorsque j’ai eu fini de classer mes notes et que je me suis retrouvé face à mes vingt thèmes de chansons, je me suis dit : mazette ! mon p’tit Vaquette ! si chacune fait deux minutes comme ton intro, l’ensemble va faire quarante minutes, un (maigre) CD tout au plus, et bon, cinq ans pour écrire un (maigre) CD, c’est pas pour dire, mais t’as pas l’air con ! (Oui, car quand je me parle à moi-même, il m’arrive d’être assez familier, voire désagréable par instant, plus encore d’ailleurs, même si ça étonnera certains, que lorsque je parle aux autres.) J’ajoutais alors, toujours à mon attention : si seulement elles avaient la bonne idée de faire cinq minutes (en moyenne) (mais attention, ne me comprenez surtout pas mal, jamais au grand jamais je n’aurais allongé artificiellement une chanson si cela ne m’avait pas paru juste), ça me ferait deux CD, et bon, deux CD en cinq ans, ça se tient, on a vu pire ridicule. Et puis, et puis, poursuivant toujours, j’ajoutais : allez ! allez ! rêvons un peu, imagine qu’elles dépassent les six minutes (parce que je pressentais tout de même que j’en avais des choses à dire), alors là, trois CD, franchement, mon p’tit Vaquette, là, tu échappes définitivement au déshonneur public. Aussi, quand j’ai eu à peine fini la première partie de mon plan (oui, parce qu’à partir de mes notes en vrac, j’en ai tiré un plan bien sûr – Vaquette oblige) alors que la chanson dépassait déjà les dix minutes, j’ai commencé à entrevoir que je touchais au but, non pas que je m’étais fixé, mais, mieux, que je rêvais d’atteindre (oui, je sais, je radote, mais la répétition est la base de la pédagogie), que j’avais depuis toujours rêvé d’atteindre (car le but d’une vie, c’est de tenter de réaliser ses rêves, non ? – je sais, dit comme ça, ça fait con, mais tout de même…). Ah ! au cas où quelques cauteleux feraient exprès ou semblant de ne pas me comprendre, évidemment, le rêve n’était pas de faire une chanson de trente minutes en tenant un raisonnement strictement comptable, juste d’arriver à faire une chanson suffisamment hors format (couplets-refrains-coda) et suffisamment riche quant à son fond pour qu’au final il soit légitime, mieux, judicieux, évident même, tenez, nécessaire que sa durée soit si longue – d’ailleurs, allez, encore une digression, encore une confession (elle est bizarre cette Encyclique, atypique, non ? mais vous avez raison, l’habitude tue l’amour), à un moment, je me suis même dit qu’il fallait que je mette le holà et j’ai commencé à couper du texte : bilan, il manquait et j’ai dû le remettre en place dès le lendemain. Évidemment vous jugerez sur pièce, mais je suis certain que sur les 32 minutes, il n’y en a pas une de trop tant le raisonnement se tient de l’introduction à la conclusion – à suivre.
Pratiquement, ça s'appelle "la Conjuration de la peur", donc, "conjuration" étant à comprendre dans les deux sens du terme, à l’opposé l’un de l’autre : le complot de ceux qui utilisent la peur pour prendre le pouvoir, d’une part, et, de l’autre, face à ceux-là, le fait de conjurer sa peur, de se libérer d’elle (Oui, je sais, jusque dans mes titres, je suis définitivement trop fort.) C'est, disons, au choix, une monographie et/ou un manifeste sur comment la société plus ou moins libertaire du début des années 70 (même si j’ai conscience qu’il s’agit, en partie, mais seulement en partie, autant d’un fantasme rétroactif que d’une réalité historique) est devenue totalement sclérosée, conformiste et sécuritaire aujourd’hui.
Ce qui est peut-être un signe très positif (quoique… nous y reviendrons, sur ce quoique), c'est que, après en être arrivé au deux tiers de la rédaction de ma chanson, je me suis rendu compte (alors que, je vous le jure absolument, ce n'était pas du tout mon intention première en l'écrivant) que c'était une attaque frontale contre notre très saint Président de la République fraîchement élu. Oh ! Non pas bien sûr sur le mode "Sarko, bâtard ! facho ! enculé !", mais une attaque en règle de tout son fond de commerce (comme quoi – je suis très sérieux –, il a fait la même analyse sociale, politique et culturelle que moi, pour en tirer des conclusions inverses bien sûr) : ses attaques répétées contre 68, son utilisation systématique de la peur comme outil de contrôle social, son discours récurrent sur l'autorité, etc. (jusqu'à la prochaine insurrection qu'il va faire naître – peut-être), tout est dans ma chanson qui, d'ailleurs, s’ouvre sur cette phrase que lui a inspirée Gramsci : "L'hégémonie idéologique et culturelle précède la victoire politique" (Là encore, exactement comme pour conjuration, on peut comprendre cet incipit avec deux sens opposés : comme un constat du travail qu'il a fait, et puis, aussi, comme une revendication de celui que je vais faire – tremble Sarko ! Vaquette est dans la place !) (Je vous laisse réfléchir à ça pendant 5 minutes...)
Si je parle de signe positif, c'est que, à défaut de conserver mes Assedic spectacles, la possibilité de faire des concerts dans des squats, voire même de chanter mes prochaines chansons qui s’annoncent passablement mesurées, comme toujours (je dis ça, mais je n’y crois pas vraiment, je ne pense pas que l’enjeu puisse se penser de façon aussi simpliste), je m'imagine bien (ça, c’est le côté terriblement touchant du Prince du Bon Goût, disons-le, un rien midinette même, son côté Perrette avec son pot de skeuds – comme quoi je ne suis pas encore tout à fait vieux et résigné, na !) avoir écrit là un manifeste qui fédérera tout ce que la France va bientôt compter d'anti-Sarkosiste plus ou moins primaires (ce qui va faire un paquet de monde, espérons-le du moins, entre autre un paquet de salles "de gauche" qui voudront afficher, héroïques, leur résistance à la bête immonde en programmant Monsieur Hard-core, le Pape du hardly-listening, le Punk rouge en personne...). C'est peut-être (ou plus sûrement, probablement – nous allons y revenir, mon "quoique" de tout à l’heure, toujours) une fois encore naïf, mais qui sait ? Après tout, il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, paraît-il. Et puis, ça fait un long moment que je pense (très sérieusement) que le succès ne viendra à moi qu'en cas de choc, de bouleversement de l'idée dominante en France, comme Ferré n'est sorti de son ghetto que grâce à 68. Je suis d'ailleurs tellement convaincu de ça (non, je plaisante – ne prenez tout de même pas ces rodomontades un rien trop au premier degré –, pas convaincu, ce n'est pas le bon mot, mais disons que je ressens cela intuitivement – et rationnellement aussi un peu, les soirs d’optimisme du moins – de façon presque plausible : Perrette, encore et toujours…) que je me tâte présentement pour savoir si je ne devrais pas travailler parallèlement sur une version "au format" de ma chanson, pratiquement, un "best-of" de 4-5 minutes diffusable en radio dans lequel je garderais ce qui directement (et facilement) sera compris par chacun comme une charge contre notre très saint Président. Moins complexe et profond au niveau du discours (parce que ce qui m'intéresse aussi, dans la version "longue", c'est de montrer que la capote, Sarkozy, le chômage, Ben Laden, l'alcool au volant, la pédophilie, la grippe aviaire ou les cailles de banlieue... sont un seul et même objet : le contrôle par la peur – je sais, je vais excessivement vite ici, la chanson ne fait pas 32 minutes pour rien), moins intéressant artistiquement (mais tout de même plus intéressant artistiquement et plus complexe et profond au niveau du discours que tout ce qui sort) mais plus efficace aussi que la "version longue". Une sorte de bande annonce diffusable en radio ou sur le web – trop fort, je vous dis, trop fort le Vaquette, même pour le marketing.
Cela étant (nous revenons enfin à mon "quoique", je vous l’avais promis), lorsque je contemple, effaré, l’état de grâce qui illumine tel un halo, pratiquement une auréole, notre très saint Président, présent y compris chez des gens que je peux fréquenter et que j’imaginais insensibles à ce genre de sirènes (même pas de police, les sirènes, quoique…), je me dis que je suis définitivement naïf et probablement aussi un looser condamné à n’être jamais dans le bon camp. Pour un peu, je ferais pitié, non ? Il a fallu que la France se réveille absolument à droite pour que je me révèle enfin d’extrême gauche. À croire que je ne serai jamais Bernard Kouchner – mais chut ! écoutez ! écoutez ! vous entendez, étouffés, les pleurs de ma maman ? Va ! petite mère, sèche tes larmes : je gagne toujours à la fin.
Allez ! concluons (enfin) cette (trop ?) longue Encyclique par un peu de rire après ces pleurs. D’abord, avec cette phrase volée dans le journal de l’Union pacifiste : "Kärcher à l’Intérieur, Kouchner à l’extérieur" – je sais, un rien m’amuse. Ensuite, avec deux vidéos, ici et : bon d’accord, j’avoue, l’une des deux est tout de même un rien moins drolatique que l’autre. Je vous laisse déterminer laquelle.
Ouf ! Fini ! Elle est définitivement bizarre cette Encyclique. N’hésitez pas à réagir, par mail ou sur le site de Strictement confidentiel, et dites-moi ce que vous avez pensé de cette Bulle 28, ainsi que de mon "Crève Vaquette" et de mon interview vidéo. J’attends. Avec impatience.

À bientôt pour de nouvelles aventures,

Crevez tous – enfin, bientôt, j'y travaille.

L’IndispensablE



Interview vidéo

Une heure avec l'IndispensablE sur www.strictement-confidentiel.com

Pffff ! Une heure ! Une heure de Vaquette ! Une heure (entière) à regarder le Prince du Bon Goût qui monologue (enfin, qui dialogue, mais quand on connaît Vaquette… – le Capitaine Sly à mes côtés opine) seul face à une caméra dans les locaux bourgeois, bobos même, disons-le, du webzine littéraire strictement-confidentiel.com, je sais, pour la plupart, cela n’évoquera que les heures les plus noires de l’histoire française, ou, pour les plus cultivés, les Bérurier, noirs à l’égal : "torture mentale, physique, psychose ; torture mentale, torture mentale".
Je ne vous cache pas que tel était mon appréhension alors que, vissé dans mon gigantesque canapé en cuir de lézards rouges du Mojave devant mon écran home cinéma HD Ready de 192 cm, je m’apprêtais à visionner ces 60 minutes consacrées à ma gloire. Et puis, et puis, quelle ne fut pas ma surprise en contemplant la magnificence de cette interview du Prince du Bon Goût ! L’interviewer est pertinent (on reconnaît d’ailleurs immanquablement qu’il ne s’agit pas d’un journaliste au fait qu’il connaît son sujet), le montage est remarquable (l’idée de saucissonner le chapitre VI de mon "J’veux être Grand et Beau" comme autant de mises en abyme de mes réponses est brillante, avouons-le), mais surtout, surtout, ce Vaquette, diantre ! fichtre ! foutre ! quelle artiste de génie tout de même ! sachant allier comme nul autre une exceptionnelle intelligence et une modestie qui est immanquablement la marque des plus grands, sans compter cet humour fin et délicat qui type assurément l’homme exquis. Tenez, je vais vous faire ici une confession (nocturne, spéciale dédicace à Diam’s, toujours elle) : je serais une femme charmante, je me précipiterais à l’instant sur ce si beau célibataire.
Et puis, vous savez quoi ? Privilège du web oblige, vous pouvez poster vos commentaires sur le site en question et, pourquoi pas ?, engager un vaste débat entre adorateurs magnifiques du Grand Mythe Vaquettien et contempteurs cauteleux du Prince du Bon Goût. Je vous lirai alors avec plaisir, pardon, avec vanité, n’en doutez pas, et, promis, si l’affrontement devient par trop violent (oh oui ! oh oui ! battez-vous pour moi ! – ça y est, j’ai avoué, je suis définitivement une midinette) j’interviendrai, nul n’en doute j’espère, pour soutenir le camp qui perdra (quitte à le trahir bien sûr dès que je lui aurai donné la victoire).
Ah ! Et puis, pendant que j’y suis (et que vous y serez, donc), vous pouvez également lire la critique de mon "Je gagne toujours à la fin" sur le même site, ici pour être précis.

"Crevez tous" en (très) bonne voie

Un premier morceau en MP3 sur www.crevez-tous.com

Ouf ! Ça y est, c’est parti et ça avance très (très très très) bien. Si ! La preuve ! J’ai déjà écrit deux morceaux ! Deux morceaux, seulement ???!!! Vaquette ! Tu te fous de notre gueule ?! (Fais gaffe, on va sortir le cric, la bombe lacrymogène, et on va la rayer ta BM, on va la crever ta BM, on va la saigner ta BM – euh… pardon : j’ai définitivement beaucoup de mal à me remettre de l’écoute de Diam’s.)
Bon d’accord, alors, je recommence. Ouf ! Ça y est, c’est parti et ça avance très (très très très) bien. Si ! La preuve ! J’ai déjà écrit les deux tiers du premier CD (et conséquemment du spectacle qui en sera tiré). Oui, car si le premier morceau fait tout juste deux minutes, le deuxième, lui, dépasse les 32 (minutes) – si ! c’est possible !
Mais alors, vous écrirez-vous, à quoi t’est-c’que ça va ressembler, à la fin ? (Oui, car contrairement à votre IdolE, avouez-le, vous maîtrisez fort mal la langue de Bernanos.) À quoi ? Vous pouvez d’ores et déjà en avoir une première idée en vous rendant (sans vomir – je sais, je la fais à chaque fois, celle-là, mais, que voulez-vous ? je ne m’en lasse pas, pardon une fois encore) sur le tout nouveau site de l'IndispensablE : www.crevez-tous.com (Digression promotionnelle : que tous ceux qui possèdent un site n’hésitent pas à le mettre en lien et/ou à en faire sa promo, référencement Google obligeje vous en remercie, tous, par avance.) Certes, il n’est encore qu’au stade de l’ébauche, mais vous pouvez néanmoins y découvrir, outre les grandes lignes de l’univers graphique de la nouvelle saga vaquettienne, "l’intro", comme il est d’usage de dire (et de faire) dans le hip-hop, un peu comme une promesse, ou une menace, c’est selon. Le MP3 est ici, le texte, lui, est là.
Ça s’appelle "Crève Vaquette" et c’est sous-titré, pour les trisomiques qui auraient du mal à appréhender, par delà l’exercice de style ludique du "Po ! Po ! Vaquette est de retour dans la place ! Yo !", toute la profondeur de la mise en abyme introspective de cet incipit : "Vaquette vs l'IndispensablE". Je sais, même quand je navigue avec grâce entre les "bâtards" et les "enculés", j’arrive encore à être, je le crains, un rien trop exigeant pour les oreilles des cons et des mal-comprenants : vous avez raison, ce ne sera finalement pas du hip-hop, pas même du hip-électro-punk comme j’ai pu l’entendre (ne riez pas), plutôt, pour changer, du trash-intello – Vaquette oblige.
Et puis, une fois que vous vous serez fait sur l’écoute de ce seul morceau une première idée de ce à quoi ça pourrait ressembler, oubliez-la, à l’instant, tant le deuxième morceau déjà écrit, celui de 32 minutes, "la Conjuration de la peur" (dont je vous parle plus précisément dans la colonne de gauche de cette Encyclique) ne ressemble guère à ce "Crève Vaquette" (si j’osais – et n’ayez crainte, je vais oser –, je plagierais sans vergogne (le BrillantissimE) Jacques Livchine : "Vaquette, c’est toujours autre chose") : seize fois plus long, il est également moins "speed-core", moins "punk", et, bien que mélangeant avec grâce le sitar, la guimbarde ou les baglamas avec des guitares saturées, il se rapproche un rien plus du hip-hop "traditionnel" – quoique… Surtout, ça ressemblera plus à "du Vaquette" comme la plupart d’entre vous l’imaginent (et l’attendent), du moins si j’ai tout bien compris : une forme étonnante, inventive, pas tout à fait chiante j’espère, rigolote même parfois, rentre-dans-la-gueule surtout, et un fond structuré, "intello" et dense (très très très très dense ! les contempteurs du Grand Mythe Vaquettien vont assurément une fois encore me signaler que je ne m’adresse qu’à une élite définitivement restreinte – pratiquement, cette seule "chanson" est, en nombre de caractères (ah ! merveilleuse informatique qui nous permet de pénétrer l’un après l’autre tous les mystères de l’univers !), plus d'une fois et demi plus longue que la totalité du texte de mon "Grand et Beau"... – Hein ?!!!!!!! Quoi ?!!!!! Une fois et demi plus de texte en deux fois moins de temps que ton truc déjà imbitable ?!!!!! Franchement, Vaquette, là, c’est abuser !!!!!!) et puis, je vais oser à nouveau, je crois aussi subversif. C’est la première fois que j’assume d’utiliser ce mot pour définir mon travail, j’espère ne pas me tromper, vous me direz, bientôt.
Bientôt, car voici l’état d’avancement des travaux et le plan du chantier induit qui prend forme de plus en plus clairement dans ma tête. J’ai mis en ordre le millier de pages de notes que j’avais griffonnées depuis plusieurs années et je les ai réparties dans 20 chemises à rabats (c’est mon côté ordonné, normalien, ça). "Crevez tous" sera donc une vingtaine de chansons j’espère passablement profondes et dont les textes seront assurément plus proches de mon "J’veux être Grand et Beau" que d’un refrain de Bénabar, et les musiques, disons un mélange de phrasé hip-hop et de passages parlés sur des instrus électros, raps et rocks (Oui, je sais, j’ai tout volé à Abd Al Malik – pardon, une troisième fois.) Comme je suis convaincu, au jour d’aujourd’hui, que lesdites chansons dureront plus probablement trente minutes que deux, cela me conduit vers, au minimum, un triple, et, plus probablement, un quadruple, un quintuple, un sextuple, voire, pourquoi pas ?, un décuple CD.
Bref, soit j’achève mon "Crevez tous" tel que je l’imagine avant que de réapparaître (à vos yeux ébahis par tant de surnaturelle magie) d’ici cinq à dix ans avec une indigeste pile de CDs et de spectacles à refourguer à un public, certes fidèle, mais qui aura tout de même oublié jusqu’à mon nom, soit, pour votre plus grande félicité (ne dites pas non, je le sais), je décide (et c’est la solution pour laquelle j’ai opté en concertation avec mon psychothérapeute, mon préparateur physique, mon diététicien et mon coach personnel – bon, d’accord, j’avoue, surtout avec mon banquier et mon antenne Assedic) de travailler de façon plus pragmatique : j’achève un premier CD ("Crevez tous : premier massacre" : si tout se passe bien, ce premier opus pourrait être sorti pour Noël (2007) ; comptez plutôt printemps 2008, je me connais), j’en tire un premier spectacle (ou un premier concert si vous préférez, mais j’espère que vous me faites tous assez confiance pour ne pas imaginer que je me vais me produire sur scène avec pour seule musique de fond un play-back en ânonnant mes chansons à l’identique du disque, les yeux vissés sur mes chaussures – ah ! j’oubliais bien sûr ! en n’oubliant pas de répéter de temps en temps : "J’veux voir tout l’monde la main en l’air !", histoire de faire "live", yo !), je triomphe durant quelques mois sur les plus grandes scènes du monde, de Ouarzazate à Chibougamau, avant de me remettre à ma table de travail pour achever mon "Crevez tous : deuxième massacre", et ainsi de suite : bref, comme mes collègues, à mon tour la routine du monde merveilleux du show-business…
À suivre, donc.

Mort aux Ludwig von 88

Les 40 meilleurs groupes du monde (dont l'IndispensablE, bien sûr) apprennent aux Ludwig comment faire des vrais tubes avec leurs chansons pourries : le 18 juin chez tous les bons disquaires (et même chez les mauvais)

"Houla Houla Houlala ! Houla Houla Houlala ! Houla Houla Houlala ! Houlala, j’ai mal!", "On nous tire comme des lapins (Houra ! Houra ! Houra ! Hé !), oui, mais les lapins, ça baise bien (Houra ! Houra ! Houra ! Ha !)" ou bien encore "Pololop pop pop pololop ! Pololop pop pop pololop ! Pololop pop pop pololop pop pop pololop pop pop pololop !", qui n’a pas pogoté dans sa jeunesse sur ces airs entraînants ? (Comment ça, pratiquement tout le monde ?) "J’ai compté mes pas pour ne plus compter les secondes" (à propos d’un interné en HP), "J’ai tué mon père, j’ai tué mon père, j’ai tué mon père parce qu’il souffrait trop" (à propos d’un héritage qui tarde à se concrétiser – hein ?) ou "Passe-moi les chips, j’ai soif", qui n’a pas médité durant de longues heures sur ces quelques phrases éternelles ? (Comment ça, encore moins de gens ? – pffff ! je sens que vous avez décidé d’être désagréables !)
Bref, les Ludwig von 88 ont fait notre jeunesse, aussi, nous, incontestablement les 40 meilleurs groupes du monde, avons décidé de leur rendre un vibrant hommage en chantant leur gloire, et aussi leurs chansons réunies sur cet album ImpérissablE (mais ce n’est pas une raison pour ne pas vous précipiter pour l’acheter…) : "Mort aux Ludwig von 88".
Aux côtés de l'IndispensablE qui reprend "Je" (enfin, le titre original est "Nous", mais vous connaissez Vaquette), on retrouve, entre autres, Svinkels, Édouard Nenez, les Betteraves, les Vieilles Salopes, Washington Dead Cats, les Suprêmes Dindes, Vérole, Maximum Kouette, René Binamé, Brigitte Bop, les Fils de Teuhpu, Los Tres Puntos, la Fraction, Massilia Sound System, Marcel et son orchestre… (Nous sommes donc d’accord : les 40 meilleurs groupes du monde, sans contestation possible, n’est-il pas ?)
Alors, tu t’écries quoi ? Oh oui ! (Houla Houla Houlala !) Ce CD est trop beau ! (Houra ! Houra ! Houra ! Hé) Je me précipite à l’instant (enfin, attends tout de même le 18 juin, sinon il ne sera pas encore disponible et tu vas une fois encore être ridicule – et puis, comme ça fait tout de même près de quatre ans qu’il doit sortir, tu peux encore patienter quelques jours…) pour l’acheter ! (Pololop pop pop pololop !)




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