Encyclique
aux Fidèles du Grand Mythe Vaquettien


Ami-camarade adorateur du Grand Mythe Vaquettien,

"C’est peut-être un détail pour vous mais pour moi, ça veut dire beaucoup." C’est le grand poète Victor Hugo qui a écrit ça. Et puis, il a ajouté à mon intention : "Ça veut dire qu'il était libre" et un peu plus loin encore qu’il "voulait être lui, vous comprenez ?" (Bon d’accord, ce n’est pas Victor Hugo, c’est Michel Bergé, d’un coup ça fait nettement moins sérieux, convenons-en). J’ai terminé le premier chapitre de la deuxième partie de mon nouveau roman (Du champagne, un cadavre et des putes pour ceux qui ne suivent vraiment rien de rien) et oui !, c’est peut-être un détail pour vous mais pour moi, soyez certains que ça veut dire énormément, et encore, je suis avec cet énormément bien en-deçà de la vérité.
Comme d’habitude, je vous laisse vous reporter à la colonne de droite pour l’actualité puisque cette Encyclique est avant tout (ou du moins également) une news letter et comme pratiquement toujours depuis maintenant un peu plus de trois ans – déjà !, c’en est affolant –, je vais utiliser cette partie gauche et étroite – ni voyez bien sûr aucune appréciation politique définitive, ce serait abuser – pour poursuivre le work in progress de mon fort beau prochain roman, work in progress qui vient, vous l’aurez compris grâce à Victor Hugo en incipit, de marquer une étape décisive : champagne !
Rappelons l’essentiel des épisodes précédents. Mon nouveau roman est en trois parties, ou en deux, c’est selon, la première et la troisième partie formant une entité cohérente qu’on qualifiera de "polar dans les codes, rentre-dedans et plutôt rigolo" (vous avez pu en juger par vous-même sur les 68 pages déjà mises en ligne sur le site dédié) dans laquelle vient s’insérer un "roman social encapsulé", la deuxième partie, donc. L’enquête, qui suit le rythme chronologique du travail des services de police, est amorcée partie I (Un cadavre) et se conclut – par l’arrestation de l’assassin comme il se doit – dans la partie III (Champagne !). Entre les deux, on ne s’attache plus directement à l’enquête, du moins on ne la suit plus du tout dans son déroulement temporel mais on retrace dans cette deuxième partie (Une pute) la vie in extenso de notre jeune héroïne décédée, c’est ce que j’ai appelé plus haut le "roman social encapsulé", encapsulé dans le polar, entre les parties I et III, donc, et social car on n’est pas dans ce que produisent majoritairement et désespérément le cinéma ou la "littérature" françaises aujourd’hui, cette jeune fille n’étant pas née (du tout…) dans le sixième arrondissement de Paris de parents éditeurs, marchands d’art ou architectes.
Alors voilà, j’ai achevé le premier des six chapitres de cette deuxième partie, celui qui retrace sa vie jusqu’au jour de l’anniversaire de ses dix-huit ans et le résultat est au-delà de mes espérances ce qui n’étonnera pas une majorité d’entre vous pour de mauvaises raisons (penser, tellement à tort !, que je suis constamment satisfait de moi) et qui néanmoins est surprenant sur un point bien réel tant, il me faut bien vous le confesser, faire mieux encore que ce qu’exigeait mon ambition gigantesque me semblait impossible. Et pourtant, quand ces 72 pages sont peu à peu apparues à mes yeux ébahis par tant de surnaturelle magie, je vous l’avoue sans pose ni fard, je me suis épaté. Bien sûr, elles étaient le prolongement presque logique de la partie précédente – les personnages et les faits sont les mêmes – mais, comme je l’avais rêvé, elles se sont révélées une entité presque indépendante et surtout, surtout tellement différente de la partie polar, tant sur le fond que sur la forme. Ici, plus d’exercice de style codifié, plus de rigolo (mais alors, plus du tout), plus de fil narratif simplement continu (ou plutôt simple car continu), non, à la place une construction non linéaire, par fragments, ou plus exactement une reconstruction plus ou moins linéaire de la vie de l’héroïne à partir de fragments de l’enquête déconstruits, délinéarisés (en fait, c’est moins intello et moins compliqué que ça ne pourrait le paraître raconté de cette façon mais je n’ai pas trop envie de vous gâcher la surprise en vous expliquant le procédé narratif en détail et puis, le propre des bonnes idées, c’est qu’elles ne se font pas remarquer, après tout, c’est le fait que le procédé fonctionne simplement qui est le "miracle", qu’il permette de raconter entièrement ce que je tenais à vous livrer sans donner l’impression d’une structure artificielle tirée par les cheveux, pas l’extrême audace en soi de l’idée pour l’idée) et une ambiance générale qui, si je dois la décrire d’un seul adjectif sera sans hésiter l’épithète "sordide", c’est lui qui me vient à l’esprit, ou au ventre, en tout premier lieu. Disons que ce n’est pas gai (une fois encore, du tout…), que ça ne respire pas d’évidence le propre, le raffiné, l’argent, Paris ou la facilité, que ça rappelle plus Lantier bourré dans Germinal ou les Thénardier tabassant Cosette à Montfermeil que les affres d’un publicitaire sous coke qui se demande, sur une plage des tropiques, pourquoi l’amour dure trois ans et surtout, si pour son prochain spot, du sable blanc ne serait pas visuellement plus sémillant que celui un peu trop doré qu’il a sous les pieds.
Et même sans tomber dans ces conneries vaines de bobos vains, par rapport à tout ce que j’ai écrit jusqu’à présent, je pense que ça en étonnera légitimement plus d’un d’entre vous. Alors oui, c’est écrit par Vaquette et ceux qui savent lire l’entendront, entendront la musique propre à son écriture, assurément. Oui, on y parle comme toujours essentiellement avec lui de haute ambition, d’excentricité au sens le plus étymologique du terme, de lutte, de morale, de misanthropie probablement, affichée du moins, mais le héros, disons, "traditionnel vaquettien", genre de surhomme qui gagne toujours à la fin et dont la principale problématique est de jouer avec le plus grand génie et aussi le plus de classe possible les atouts forts qui constituent l’essentiel de son jeu laisse place ici à la réalité moins binaire, plus complexe, moins masculine aussi d’une jeune fille qui tente au mieux de ne pas perdre trop vite la partie malgré une main initiale fort peu chanceuse.
Et ça m’a enthousiasmé. Et ça m’a rassuré aussi, deux fois.
Une première fois parce que ça faisait plus de trois ans que j’avançais en n’étant certain de rien, en ne sachant pas précisément à quoi j’allais aboutir, en ne comprenant pas grand-chose à ce que je fabriquais en réunissant ainsi des idées, des repérages, des questions, des doutes, des bouts de phrases, des témoignages de prostituées, des bribes d’histoire, des constructions plus ou moins solides ou improbables, tout un bric-à-brac qui remplissait jour après jour une gigantesque caisse à outils mais sans que je ne réussisse à mettre la main dans ce capharnaüm sur un plan de montage du kit de mon roman ou ne serait-ce qu’une vague photo qui permette d’identifier la forme générale à laquelle j’étais censé aboutir une fois tous ces morceaux assemblés et en n’ayant nullement la certitude, je le jure, que tout cela, ou ne serait-ce du moins qu’une large partie, me sera ou non utile au final. J’ai suivi à tâtons un chemin dans l’obscurité pendant trois ans plus guidé par une vague intuition intérieure que par la moindre certitude objective (je renvoie les sceptiques à cette interview de Philip Roth) et voilà, aujourd’hui je crois que je peux dire que j’avais raison et je commence précisément à comprendre à quoi va ressembler le bouquin au final et aussi à quoi a servi tout le travail préalable que j’ai effectué, toutes les questions qui m’ont souvent semblé de la perte de temps mais auxquelles je m’entêtais – car c’est peut-être ça ma principale qualité, je suis d’une opiniâtreté rare – à chercher des réponses plus ou moins fumeuses. Ouf !, j’avais raison : sans tout ce travail préalable qui pouvait sembler inutile (à vous peut-être je n’en sais rien, mais à moi, c’est certain), il aurait été inimaginable que je puisse construire ce "roman social encapsulé" (la partie polar, c’est différent, il m’a fallu faire des repérages géographiques, techniques et professionnels, mais ça c’est quelques mois de travail, pas plus, ensuite, raconter une enquête linéairement, c’est un jeu pas si difficile que ça et dont on est certain d’avance qu’il marche puisque des dizaines ou des centaines de milliers (plus peut-être) de romans policiers ont déjà été écrits d’après ce plan de montage). Je vous jure que ça fait beaucoup de bien.
Et puis, enthousiasmé et rassuré une seconde fois car il faut que je vous confie quelque chose. Ma partie polar, je l’aime bien. Vraiment bien. Elle est rigolote, rythmée, super bien construite, maline même, intéressante aussi, bien écrite mais ça je n’avais pas trop de doute et de manière générale, j’ai le sentiment d’avoir répondu de façon satisfaisante, voire mieux encore, au cahier des charges de l’exercice de style. Cela étant à juste titre affirmé, si je dois être parfaitement honnête et transparent, au fond de moi, sans même avoir à creuser exagérément, il y a tout de même un truc qui me gênait là-dedans, qui m’empêchait d’être pleinement enthousiaste : cette partie polar me semblait trop "normale", c’est avoué, disons trop standard, pas assez singulière, pas assez bizarre même. J’avais rêvé en réalisant mon dernier CD (Crevez tous, premier massacre) de sortir un skeud de hip-hop super bien trop top waouh !, c’était mon ambition avouée et par delà intimement bien réelle. Je ne sais pas si j’ai réussi, l’absolue indifférence du milieu du rap pour le CD en question me laisse penser que ça n’est peut-être ou probablement pas le cas, mais je m’en fous. Ce disque, je l’adore et il me rend vraiment très fier et si, en lieu et place de cet OVNI inclassable et manifestement irrécupérable, j’avais sorti un skeud incontestable aux yeux du milieu, qui mette à quatre pattes tout le monde, avec 15 titres de hip-hop de quatre minutes couplets - refrains bourrés de punch-lines de la mort qui tue et politiquement, tu vois, genre, maximum crédibilité, yo !, je suis absolument certain que j’aurais été infiniment moins content de moi qu’en ayant sorti ce machin qui ne ressemble à rien – donnez à cette expression le sens que vous voulez – et qui ne paraît réellement plaire qu’à moi – tant pis – mais qui est tellement singulier, moi qui je suis convaincu qu’au final c’est la seule chose qui compte, être singulier, pour un choucroutiste. Enfin, non, peut-être pas la seule, mais qu’à coup sûr c’est la première, et de loin, des conditions nécessaires à défaut d’être exclusivement suffisante.
Ma partie polar, elle est vraiment bien, je le répète, peut-être que pour reprendre mon analogie hip-hop, si je m’étais contenté de cela, je me serais imposé, qui sait ?, on peut toujours rêver répète-t-on avec condescendance aux enfants imaginatifs et ambitieux, comme l’Orelsan du néo-polar, juste différent ce qu’il faut pour ne pas donner l’impression désagréable qu’on est en train de lire exactement le même bouquin qu’on on a déjà lu cent fois et qui en plus, d’habitude, n’est pas très intéressant ni très profond, mais tout de même suffisamment conforme pour que les professionnels et le public se reconnaissent dans le genre. Je tentais même de me rassurer en me disant que c'était mon chemin, que j'avais trop fait jusqu'à présent des choses conceptuelles qui n'intéressaient presque personne et qu'était venu le moment où j'étais peut-être mûr pour pondre un opus plus accessible et qu'il fallait que je me convainque que c'était tant mieux. Mais malgré ça, au fond de moi, je savais bien que mon truc c'est plus le Ferré de la fin que Brel, plus Lars von Trier que Jacques Audiard. Ne vous trompez pas, j'aime beaucoup Brel, forcément, et beaucoup Jacques Audiard aussi dont j’ai vu tous les films, et puis, depuis quatre ans, j’ai dû incontestablement passer beaucoup plus d’heures à écouter du Orelsan que du Costes, et ce en prenant un vrai grand plaisir, c’est certain, mais demandez-moi au moment du départ dans mon arche de Vaquette de sauver du naufrage Dogville, Et… basta ! et NTMFN ou bien Un prophète, Ces gens-là et Gros Poisson dans une petite mare et si vraiment je n’ai pas le choix, si ces quelques centaines de grammes supplémentaires vont à coup sûr faire sombrer mon bateau, alors tant pis, je jette à l’eau les seconds pour sauver coûte que coûte les premiers.
Je ne vais pas faire de comparaison oiseuse, mais tout de même, disons que la deuxième partie de mon roman ressemble plus à mon dernier CD quand la première était plus facilement proche d’un disque d’Orlesan, plus précisément même, si l’un d’entre vous me dit à terme que ça lui rappelle Dogville, ça m’ira évidemment merveilleusement bien et ça ne me semblera pas totalement aberrant tant ce "roman social encapsulé" est, comme l’opus de Lars von Trier, sale et sordide, certes, mais surtout pas gratuitement, et tant la forme est pour le moins, disons, atypique, audacieuse, mais j’espère et je crois qu’elle s’oublie tout à fait devant la puissance du propos, que jamais on n’a l’impression d’être en face d’un machin intello d’avant-garde qui conceptualise artificiellement pour se la péter et qu’au contraire on se dit très simplement "Ben oui !, si on voulait pouvoir dire tout ça, il fallait forcément l’écrire comme ça !" Vous me direz, de toute façon, je suis certain de ne pas faire pire quant à l’indifférence et l’incompréhension qu’avec mon dernier CD, alors…
Le privilège d’être vieux, c’est qu’on sait d’avance pas mal de choses – malheureusement –, aussi je suis sûr que certains d’entre vous me reprocheront la partie polar trop légère et trop conforme, d’autant qu’avec un rien de retravail, la deuxième partie peut constituer un roman véritablement indépendant. Seulement voilà, je ne sais pas vous, mais moi, ce que j’aime chez Vaquette, c'est les chapitres ET les interludes drolatiques de J'veux être Grand et Beau, c’est la scène Vaquette vs d'Astignac de JGTALF ET la prise du bunker à la San-Antonio, c’est le hip-hop imbittable Powerpoint et baguette de prof à la main du dernier spectacle ET le solo de Juifs de Décidément Vaquette est d’extrême droite, les deux en même temps, peut-être parce que je n'ai pas envie de vieillir et de devenir trop sérieux – c’est probablement ça mon côté le plus rock’n’roll, l’obsession de la jeunesse éternelle…
Alors voilà, il y aura du polar rentre dans la gueule, des sales vannes, des scènes de cul bien dégueulasses, peut-être même quelques mandales si les suspects font trop chier Lespalettes, et puis, à côté de ça, disons, s'il faut mettre des mots pompeux et pas forcément exacts, il y aura aussi du conceptuel et du hard-core, et puis évidemment de l’intello et du pamphlet, Vaquette oblige, du sordide et du social, nous l’avons vu, du politique aussi, énormément de psychologie et même, j’ose le mot, de psychanalyse ou plutôt, beaucoup d’humain puisque l’essentiel du roman sera là.
Ça donne envie, non ? (Putain ! Quel teasing…)

Je conclus par quelques informations factuelles. En l’état, mais je commence vraiment à savoir où je vais et comment, on va dire que le roman va s’équilibrer à la louche très approximativement entre partie polar et partie "roman social encapsulé", allez !, dans les 400 pages chacune, et qu’à ce rythme-là, je compte avoir fini l’écriture du manuscrit définitif au cours du premier semestre 2014. Je sais, c’est très long encore, surtout pour moi. En attendant, on pourrait se recroiser sur scène avant la fin de l’année avec The Red Brothers (voir colonne de droite) à l’occasion de la sortie – enfin ! – de la vidéo du dernier spectacle, du moins je l’espère (beaucoup !).

À bientôt pour de nouvelles aventures,

Crevez tous,

L’IndispensablE



Une histoire de censure, le feuilleton continue

Le terriblement long entretien que l’IndispensablE a enregistré autour de Mort aux Juifs et de la censure en général paraît depuis le 1er avril sous forme de feuilleton hebdomadaire sur la toile. Nous en sommes à l’épisode 11 – absolument indispensable.

Je vous renvoie à l’Encyclique précédente pour la présentation dans les grandes lignes de cette Histoire de censure filmée l’été dernier en compagnie de Vincent Cabral. Sachez juste, si vous n’avez pas suivi tous les opus jusqu’à présent et que vous souhaitez rattraper votre retard, que le premier épisode constitue l’introduction, la présentation du projet, que les épisodes 2 à 5 font revivre une période déjà lointaine, celle des débuts de l’IndispensablE qui, potache et naïf, chantait Mort aux Juifs avec une candeur et une irresponsabilité désarmante (à la fin de l’opus 5, des images d’archives improbables témoignent de cette époque épique).
À partir de l’épisode 6 jusqu’au 14, Vaquette parle de la publication de son premier roman (Je gagne toujours à la fin), en particulier – et si vous ne devez regarder que quatre épisodes, tentez l’expérience de ceux-là, c’est je crois hautement édifiant –, durant les épisodes 8 à 11 (le 11 est probablement celui qui, de tous, pénètre le plus au cœur du sujet, celui de la censure et de liberté d’expression en France, jetez au minimum un œil à cet opus), il lit in extenso le dossier qu’Emmanuel Pierrat, l’avocat de son éditeur, leur a fourni et qui fait l’inventaire surréaliste, enfin non, malheureusement terriblement réaliste, de la centaine de points, probablement beaucoup plus d’ailleurs, qu’il aurait fallu modifier pour mettre le manuscrit de l’Indispensable en conformité avec la loi française ! – définitivement édifiant, et aberrant aussi.
Et puis, si tout ceci vous a donné envie de suivre dorénavant le feuilleton de façon régulière, je vous rappelle que les épisodes paraissent tous les lundis, en général en milieu d’après-midi, que le prochain, le 12 est de nouveau très bien mais que le 13 est particulièrement, une fois encore, indispensable : j’y raconte la consultation du second avocat, Thierry Lévy, de nouveau édifiant en plus que d’être épique.
Ensuite, à partir de l’épisode 15, dans un petit mois, donc, on change de sujet, on passe à l’avant-dernière partie dans laquelle j’évoque Radio libertaire et de façon générale l’anarchie. C’est très différent du sujet traité actuellement mais pour ceux que le thème intéresse, je vous assure que de nouveau ces épisodes sont passionnants.
Voilà, vous savez tout, libre à vous de suivre, ou pas, ce finalement, à l’usage, très intéressant feuilleton, je vous rappelle que la totalité des épisodes déjà parus sont référencés sur cette page.
Ah ! Et puis, j’allais oublier et me faire gronder par M. et Mme Poignon. Pour ceux qui seraient trop impatients de voir la suite, on vous propose un truc fair-play : vous faites un don à Vaquette d'au moins 15 euros (pour le soutenir ou juste pour voir les vidéos plus vite, j'imagine que les deux se mélangeront dans l'esprit des donateurs) accompagné d'un mail à Du poignon prod et en échange nous vous enverrons les adresses privées Dailymotion au fur et à mesure de leur mise en ligne, c'est-à-dire avec au moins un mois d'avance et probablement à court terme de façon intégrale. Fair-play, non ? (Merci d’avance pour votre générosité, vous êtes merveilleux.)

(Ce soir ou) jamais !

Contrairement à ce qu’il vous a annoncé dans sa précédente Encyclique, l’IndispensablE n’a pas participé à "Ce soir (ou jamais !)", l’émission de Frédéric Taddeï désormais sur France 2, le vendredi 5 avril dernier : en voici les raisons.

"Si je devais faire mon mea culpa, je regretterais de ne pas avoir été plus dur, plus provocateur, plus irrécupérable, de n’avoir pas coupé tous les ponts derrière moi." C’est sur cet aveu de Jean-Edern Hallier que s’ouvre le long texte que j’ai écrit et mis en ligne suite à cette énième détestable annulation de dernière minute de ma présence dans un média. J’y explique le comment et le plus ou moins pourquoi, autant que je le sache du moins, de cette éviction avant de conclure par l’épilogue plutôt heureux de tout ça. Je ne paraphrase pas ici ce texte, charge à vous de vous y reporter si vous voulez découvrir en détail les "dessous" de cette "affaire". De vous à moi, je pense que c’est un bon texte, pour une fois (avec moi) relativement mesuré, et qui pose pas trop mal quelques problématiques liées à cette censure diffuse "que c’est jamais de la censure" mais qui, comme par hasard, tombe toujours sur les mêmes, et toujours au moment où, c’est assez puant à écrire mais malheureusement tout aussi incontestable, dans ce cas d’école du moins, ils osent prononcer LE mot tabou s’il en est un aujourd’hui en France : "Juif". En conséquence, je ne peux que vous conseiller de vous pencher sur la lecture du texte en question. Il est ici en ligne, et là, directement téléchargeable en PDF.

Vaquette de retour sur scène

Du moins probablement, en fin d’année, physiquement avec The Red Brothers et en vidéo avec, enfin !, le "DVD" du Premier Massacre de Crevez tous

You can do anything but lay off their red suede shoes ! C’est dit, faudra pas faire chier les Red Brothers ! À la batterie, c’est Fred Kolinski (grand héraut du rock et de la country françaises : derrière les toms des Widowmaker, de Nina Van Horn, des Rockin' Rebels, etc., c’était lui – les aficionados du genre l’auront à coup sûr reconnu), à la contrebasse, c’est Olivman (que vous avez pu acclamer avec, entre autres, les Las Patatas Espantadas mais aussi en duo il y a quelques années avec l’IndispensablE à l’occasion d’un vernissage de Lyzane Potvin (pour ceux qui y étaient, l’hilarant musicien de jazz nègre, c’était lui)), à la guitare, on cherche encore mais rassurez-vous, on va trouver la perle rare (peut-être Cristian Huet en personne, ceux qui connaissent l’époque mythique de l’alternatif français apprécieront…, au même titre d’ailleurs que les bretons, et tous les autres, qui aiment le dulcimer), et au chant bien sûr, enfin, au micro disons plus prudemment, c’est l’IndispensablE en personne (qu’on ne présente plus). Du blues, du blues, du blues, du blues, comme le chante Michel Jonasz, I love rock’n’roll, comme le hurle Joan Jett, ce sera one, for the money, two, essentiellement, n’ayez aucun doute là-dessus, oh yes !, pour le show et three, n’en doutez pas non plus, on sera ready, allez !, c’est parti, mon chat, c’est parti ! (Bon d’accord, je traduis comme je peux, de toute façon on s’en fout, je chanterai en anglais.) Alors voilà, quand j’étais jeune, j’ai découvert la musique avec mon best-friend de l’époque, Zahir qu’il s’appelle si vous voulez tout savoir (et qui ensuite a mal tourné : il a fini prof de physique, c’est tout dire). On traînait souvent à l’époque dans une boîte qui s’appelle l’Utopia, LE endroit de référence à Paris pour tous les amoureux du blues, de la country et du rock 50’. J’ai appris là qu’avec une guitare on pouvait jouer autre chose que du Brassens et que cet autre chose était pas mal aussi. Depuis, je rêve d’un jour monter sur scène là-bas, de reprendre les standards du lieu, certes à ma sauce parce que je suis incorrigible – mais vous n’en doutez pas –, de chanter, aux filles, pour commencer, aime moi tendre, aime moi vrai, puis de leur expliquer les cinquante façons de quitter leur mec pour finir en posant sur la table mes grosses couilles en feu ; aux garçons, qu’il faut qu’ils se méfient de la maison du soleil levant ou que quand je sortirai de la prison de Saint-Quentin, je ne serai pas différent, j’aurai juste le sang un peu plus froid ; et aux deux réunis, qu’ils sont décidément tous tellement laids ce soir qu’ils peuvent bien tomber sur leurs vieux genoux rouillés pour me supplier de rester, la réponse sera non (si, si !, c’est une vraie chanson même pas de moi, vous pouvez vérifier, ça s’appelle You’re all to ugly tonight), bref, tout pour le rock’n’roll !
Voilà, j’espère vous annoncer prochainement que The Red Brothers seront bientôt sur scène à l’Utopia. Tenez ! Idéalement, si tout se passe comme je le souhaite, on pourrait dire qu’on fait ça en fin d’année à l’occasion de la sortie tant attendue de la vidéo (je n’écris pas DVD, ce sera probablement plutôt une clef USB à l’effigie de Vaquette, barbe et coupe de cheveux comprises) du dernier spectacle de l’IndispensablE (Crevez tous, premier massacre) dont l’ExcellenT Grégoire Mathiez a très brillamment sauvé le son, il ne nous reste donc plus qu’à achever le montage avec le non moins ExcellenT Vincent Cabral (gagné !, le réalisateur de Une histoire de censure).
Ça y est, vous savez tout. J’espère que ces deux nouvelles vous enthousiasment autant que moi. Si c’est le cas, à bientôt pour des infos plus précises, sinon : lay off my red suede shoes !




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